Des Mots et des Arts est une société Parisienne, créée en 2012 dont l’objectif est de faciliter le lien entre la création artistique et son public. Visites guidées, cours d’histoire de l’art, conférences et organisation d’expositions… avec une trentaine d’activités par mois, les services proposés par Des Mots et des Arts couvrent l’ensemble des grands événements artistiques parisiens et ne cessent de grandir et de se diversifier.
A l’origine de ce grand projet, deux parisiennes passionnées d’art classique et contemporain : Morgane Pfligersdorffer et Laure Benacin. Rencontre avec deux jeunes femmes enthousiastes et audacieuses.
AVM : Comment en êtes vous arrivées à proposer de tels services ? En quoi les activités de Des Mots et des Arts sont-elles liées à votre parcours, à votre démarche professionnelle ou à vos idéaux ?
Morgane Pfligersdorffer Moi j’ai fait de l’Histoire de l’Art à l’Université à la Sorbonne pendant cinq ans avant de travailler en galerie d’art. Laure a un parcours d’école de commerce, elle était à l’ESSEC avant de travailler dans la finance. On se connaît depuis le collège et on s’est associé pour créer cette société. Au début l’idée est venue d’un constat qu’on a fait, on trouvait qu’il y avait un fossé, dans l’art contemporain essentiellement, entre le grand public, les amateurs d’art et les professionnels, les artistes. Il manquait en fait une médiation, quelque chose capable d’aider le public à mieux comprendre les expositions qu’ils allaient voir. En ayant travaillé en galerie, j’ai régulièrement été confrontée à des gens en attente d’explications très précises et j’ai constaté que la plupart d’entre eux n’étaient pas satisfaits par les réponses que leur proposaient les professionnels du monde de l’art. Des Mots et Des Arts est née de cette constatation. Laure et moi avons décidé de proposer toutes sortes d’activités culturelles pour répondre à cette attente. Nous avons commencé par des parcours de galeries mais aujourd’hui on propose aussi des visites culturelles, des visites d’expositions, des balades dans Paris… On a même mis en place des cours et des conférences d’histoire de l’art en partenariat avec des galeries dans le quartier du Marais. Ces cours là sont proposés toutes les semaines et durent une heure trente. Ce sont des cycles annuels en Histoire de l’Art, en Art contemporain ou « autour des grandes expos. » On propose aussi des conférences ponctuelles, à l’Espace Pierre Cardin par exemple, ou dans d’autres lieux culturels autour de thématiques un peu grand public. Les intéressés s’inscrivent directement sur le site internet, en groupe ou de façon individuelle. Les inscriptions restent ouvertes jusqu’à la dernière minute si il reste de la place. Que ce soit pour les visites ou pour les conférences, ce sont en moyenne des groupes de 20 à 25 personnes. Pour les visites d’expositions, le tarif proposé prend en compte le billet d’entrée et permet de ne pas rester coincé dans les files d’attente à l’entrée des expositions. Laure Benacin Depuis janvier dernier on a aussi mis en place une carte Club qui permet de choisir librement dix activités sur l’ensemble de notre programmation. On cherche a crée une sorte de communauté. En plus de ces dix activités les membres possédant cette carte ont accès à deux soirées réservés aux membres du Club. Ce sont toujours des soirées sur le thème de l’art, ça peut être des visites d’ateliers, un débriefe d’exposition, etc. AVM : Votre public est-il en majorité français ? Comment se fait la communication avec les amateurs d’art et professionnels étrangers ? Êtes vous parfois sollicités par des artistes ou des clients étrangers ? Laure Benacin Pour l’instant la plateforme en ligne ayant était développée uniquement en français, la clientèle est naturellement française ou francophone. Mais c’est là un de nos plus gros axes de développement pour les mois qui viennent. On aimerait c’est vrai dupliquer cette plateforme et proposer des visites guidées dans Paris en anglais, en chinois et en espagnol. Ce sont les langues qu’on souhaite développer en priorité. |
AVM : Vous proposez des formules sur mesure pour des clients publics, institutionnels ou privés. Quels services êtes vous en mesure de proposer à chacun d’entre eux ?
Morgane Pfligersdorffer On a en fait surtout des partenaires comme par exemple les deux galeries chez lesquelles on organise les cours et les conférences, la Galerie Duboys et la Galerie Rivière Faiveley. On a aussi un partenariat avec le Musée Jacquemart-André avec qui on organise des visites d’expositions temporaires, des visites en famille et très bientôt, des visites pour les touristes. On a également remporté un appel d’offre pour la Mairie de Paris et on organise depuis l’an dernier toutes les visites de la Tour Saint Jacques, qui reprendront cette année au mois de juin et resteront ouvertes jusqu’à fin septembre. Laure Benacin Pour structurer cette offre et proposer des visites guidées dans tous les grands musées Parisiens on est aussi régulièrement en contact avec l’ensemble des grands interlocuteurs de la vie culturelle parisienne. Privatiser certains lieux et développer les partenariats fait aussi partie des services qu’on est en mesure de proposer. AVM : Jusqu’ici, quelles ont été vos plus belles réussites ? Morgane Pfligersdorffer Pour moi ça reste pour l’instant les visites de la Tour Saint-Jacques. Laure Benacin C’est vrai qu’en terme de volume et de rythme d’exécution, c’est le projet le plus ambitieux que nous ayons réalisé jusqu’à présent, ça représente plus de 5000 visiteurs étalés sur seulement quelques mois. En sachant qu’on est pour l’instant les deux seules coordinatrices de l’ensemble des projets que nous réalisons, la Tour représente pour nous une activité d’une grande envergure et qui demande beaucoup de temps et d’attention. Il faut savoir qu’on prend nous même en charge le travail de coordination des projets, de logistique, de coordination des équipes, de formation des intervenants qu’on recrute, de communication et de gestion des informations de l’ensemble de nos projets. AVM : Justement, comment est-ce que vous sélectionnez et recrutez vos intervenants ? Morgane Pfligersdorffer Tous nos intervenants ont un profil un peu similaire, ils ont tous au minimum un Master d’Histoire de l’Art. Ils sont tous sélectionnés sur entretien oral et après une visite dans un lieu culturel pour qu’on puisse les voir « en action » et nous assurer qu’ils répondent bien à tous les critères qu’on peut attendre d’un guide, à savoir être passionné, avoir envie de communiquer auprès du public, être attentif au groupe, avoir la voix qui porte… c’est un travail qui demande beaucoup de qualités, on met beaucoup de temps à trouver et sélectionner chacun de nos intervenants. Mais peut importe le temps que ça prend, on tient vraiment à ces critères parce qu’on souhaite que tous nos guides soient à la fois des experts et des gens de confiance. Aujourd’hui ils sont une quinzaine à travailler avec nous. Laure Benacin Parmi eux, la moitié est parfaitement bilingue mais nous sommes toujours à la recherche de nouveaux intervenants pouvant apporter de nouvelles compétences en matière de langues et de connaissances. |
AVM : Travaillez-vous déjà sur certains événements pour l’année 2016 ? Quels sont aujourd’hui les axes de développement possibles pour Des Mots et Des Arts ?
Laure Benacin
Comme évoqué rapidement tout à l’heure, on cherche à ouvrir nos services aux publics étrangers. Nos intervenants bilingues pourront dès cette année accueillir des groupes de 5 à 6 personnes en vacances à Paris. Pour ces touristes, les visites organisées seront un peu plus personnalisées, un peu plus intimes que les visites habituelles.
Dans les mois qui viennent on va aussi chercher à développer un peu plus les services que l’on propose aux entreprises comme par exemple les soirées organisées sur mesure dans des galeries qu’on privatise. On a par exemple organisé pour Airbus une soirée autour du paysage. Des photographes contemporains se sont penchés sur le thème assez classique du paysage. Ils l’ont retravaillé et en ont fait une exposition. Nos intervenants, dont beaucoup ont justement travaillé sur cette thématique du paysage, ont créé un fil conducteur autour de l’exposition avec des interventions sur le traitement classique du paysage mis en écho avec la création contemporaine. C’était une démarche intéressante qui a fait réagir la trentaine de salariés présents sur ce qu’ils connaissaient avant de venir et sur ce à quoi ils étaient confrontés ce soir là. Pour l’occasion on avait aussi mis en place un petit cocktail et tout le monde est reparti satisfait de la soirée.
Morgane Pfligersdorffer
Il faut dire qu’on a de plus en plus de demande de ce type. Les Comité d’Entreprise s’intéressent à la fois aux visites guidées et aux soirées qu’on pourrait organiser pour eux.
AVM : En prenant en main l’organisation d’une exposition de A à Z vous offrez aussi aux artistes internationaux la possibilité d’exposer dans les plus beaux endroits de Paris. C’est par exemple le cas pour une exposition que vous organiserez prochainement en partenariat avec la Galerie Double S. Qu’est ce qui selon vous fait la force de Des Mots et Des Arts dans ce domaine ?
Morgane Pfligersdorffer
En effet, on a récemment décidé de proposer d’organiser des expositions pour nos partenaires. L’idée c’est de prendre en charge l’installation, la médiation et tout l’aspect communication autour d’une exposition. En étant directement en relation avec le grand public on a une vision concrète de ce que les gens attendent et on est en mesure d’adapter les désirs des artistes aux attentes du public. De notre côté c’est quelque chose de très intéressant, tout à fait en lien avec nos activités et qui nous plait énormément. Pour les bénéficiaires de ce service, c’est aussi l’occasion d’avoir accès à notre base de contact et d’acquérir une plus grande visibilité.
AVM : Quelles sont les tendances que vous avez pu remarquer chez votre public ?
Morgane Pfligersdorffer
Ce qu’on a remarqué c’est que les gens sont surtout à l’écoute de l’actualité, ils recherchent avant tout les grandes expositions. Mais ils apprécient aussi beaucoup les balades, ils aiment redécouvrir le patrimoine parisien.
Laure Benacin
C’est vrai que les balades autour du patrimoine sont particulièrement appréciées, on en propose donc tous les mois. Ça représente environ 20% de notre programmation. Pour vous en dire un peu plus, ces balades consistent en fait à redécouvrir au travers des yeux d’un Historien d’Art tout un quartier ou un monument de Paris. On a par exemple une balade dans le 20ème arrondissement, qui part de Ménilmontant et qui arrive jusqu’à l’ancien village Charonne. En suivant cette balade, même un parisien qui connaît très bien Paris traversera des rues qu’il n’a jamais vues ! Cette année on a aussi mis en place des balades autour des grandes églises parisiennes. On propose au public de redécouvrir une nouvelle église tous les mois. Pour l’instant ça peut être Saint Sulpice, Saint Eustache, Saint Augustin… Aujourd’hui on propose aussi des balades comme le Quartier Latin médiéval, le Marais médiéval, la vie d’artiste à Montmartre, Saint Germain des Prés, etc.
Morgane Pfligersdorffer
Parmi notre public, certains ont aussi des exigences particulières, notamment ceux qui ne sont à la recherche que d’art contemporain. Même si ils ne représentent pas la majorité de notre public, on essaie de répondre aussi à leurs attentes.
Laure Benacin
On consacre d’ailleurs toute une partie de nos activités à l’art contemporain. Cette semaine par exemple on a proposé un cours sur la scène belge conduit par Nicolas, un de nos intervenants spécialisés en art contemporain.
AVM : Exercer à Paris est-il un atout pour vos activités ? Que peut permettre la place de la capitale française dans le monde de l’art à des artistes venus de l’étranger ?
Morgane Pfligersdorffer
Oui être à Paris est un point très important. Il y a ici un dynamisme des activités culturelles qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. Le Louvre est le musée le plus visité au monde et de nouveaux musées ouvrent chaque année. Cette année par exemple, Louis Vuitton a ouvert les portes de sa fondation, le musée Picasso a ré-ouvert…
Laure Benacin
On trouve aussi de grandes expositions, extrêmement médiatisées et dont la portée va au delà de la simple ville de Paris. C’est le cas de Vélasquez ou de Koons, pour ne citer que les expositions de ce début d’année. Il faut avouer que nos activités sont quelque part aussi un peu tributaires des affiches et de la communication institutionnelle autour de ces grandes expositions. En tout cas à Paris on a la chance d’être nourris d’une programmation incroyablement riche.
Morgane Pfligersdorffer
Ce qui ne nous empêche pas de promouvoir aussi des artistes et des expositions un peu moins médiatisées. C’est vrai qu’on ne peut pas passer à côté des grandes expositions mais on tient à proposer aussi des redécouvertes de collections permanentes des musées ou des visites de musées plus petits comme par exemple la Maison Rouge. On propose aussi des parcours de galeries, des visites au Palais de Tokyo… Ces visites là nous distinguent un peu des autres agences et nous tiennent particulièrement à cœur parce que ce sont des endroits qu’on apprécie beaucoup et qu’on a envie de faire découvrir au monde entier.
Laure Benacin
Comme évoqué rapidement tout à l’heure, on cherche à ouvrir nos services aux publics étrangers. Nos intervenants bilingues pourront dès cette année accueillir des groupes de 5 à 6 personnes en vacances à Paris. Pour ces touristes, les visites organisées seront un peu plus personnalisées, un peu plus intimes que les visites habituelles.
Dans les mois qui viennent on va aussi chercher à développer un peu plus les services que l’on propose aux entreprises comme par exemple les soirées organisées sur mesure dans des galeries qu’on privatise. On a par exemple organisé pour Airbus une soirée autour du paysage. Des photographes contemporains se sont penchés sur le thème assez classique du paysage. Ils l’ont retravaillé et en ont fait une exposition. Nos intervenants, dont beaucoup ont justement travaillé sur cette thématique du paysage, ont créé un fil conducteur autour de l’exposition avec des interventions sur le traitement classique du paysage mis en écho avec la création contemporaine. C’était une démarche intéressante qui a fait réagir la trentaine de salariés présents sur ce qu’ils connaissaient avant de venir et sur ce à quoi ils étaient confrontés ce soir là. Pour l’occasion on avait aussi mis en place un petit cocktail et tout le monde est reparti satisfait de la soirée.
Morgane Pfligersdorffer
Il faut dire qu’on a de plus en plus de demande de ce type. Les Comité d’Entreprise s’intéressent à la fois aux visites guidées et aux soirées qu’on pourrait organiser pour eux.
AVM : En prenant en main l’organisation d’une exposition de A à Z vous offrez aussi aux artistes internationaux la possibilité d’exposer dans les plus beaux endroits de Paris. C’est par exemple le cas pour une exposition que vous organiserez prochainement en partenariat avec la Galerie Double S. Qu’est ce qui selon vous fait la force de Des Mots et Des Arts dans ce domaine ?
Morgane Pfligersdorffer
En effet, on a récemment décidé de proposer d’organiser des expositions pour nos partenaires. L’idée c’est de prendre en charge l’installation, la médiation et tout l’aspect communication autour d’une exposition. En étant directement en relation avec le grand public on a une vision concrète de ce que les gens attendent et on est en mesure d’adapter les désirs des artistes aux attentes du public. De notre côté c’est quelque chose de très intéressant, tout à fait en lien avec nos activités et qui nous plait énormément. Pour les bénéficiaires de ce service, c’est aussi l’occasion d’avoir accès à notre base de contact et d’acquérir une plus grande visibilité.
AVM : Quelles sont les tendances que vous avez pu remarquer chez votre public ?
Morgane Pfligersdorffer
Ce qu’on a remarqué c’est que les gens sont surtout à l’écoute de l’actualité, ils recherchent avant tout les grandes expositions. Mais ils apprécient aussi beaucoup les balades, ils aiment redécouvrir le patrimoine parisien.
Laure Benacin
C’est vrai que les balades autour du patrimoine sont particulièrement appréciées, on en propose donc tous les mois. Ça représente environ 20% de notre programmation. Pour vous en dire un peu plus, ces balades consistent en fait à redécouvrir au travers des yeux d’un Historien d’Art tout un quartier ou un monument de Paris. On a par exemple une balade dans le 20ème arrondissement, qui part de Ménilmontant et qui arrive jusqu’à l’ancien village Charonne. En suivant cette balade, même un parisien qui connaît très bien Paris traversera des rues qu’il n’a jamais vues ! Cette année on a aussi mis en place des balades autour des grandes églises parisiennes. On propose au public de redécouvrir une nouvelle église tous les mois. Pour l’instant ça peut être Saint Sulpice, Saint Eustache, Saint Augustin… Aujourd’hui on propose aussi des balades comme le Quartier Latin médiéval, le Marais médiéval, la vie d’artiste à Montmartre, Saint Germain des Prés, etc.
Morgane Pfligersdorffer
Parmi notre public, certains ont aussi des exigences particulières, notamment ceux qui ne sont à la recherche que d’art contemporain. Même si ils ne représentent pas la majorité de notre public, on essaie de répondre aussi à leurs attentes.
Laure Benacin
On consacre d’ailleurs toute une partie de nos activités à l’art contemporain. Cette semaine par exemple on a proposé un cours sur la scène belge conduit par Nicolas, un de nos intervenants spécialisés en art contemporain.
AVM : Exercer à Paris est-il un atout pour vos activités ? Que peut permettre la place de la capitale française dans le monde de l’art à des artistes venus de l’étranger ?
Morgane Pfligersdorffer
Oui être à Paris est un point très important. Il y a ici un dynamisme des activités culturelles qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. Le Louvre est le musée le plus visité au monde et de nouveaux musées ouvrent chaque année. Cette année par exemple, Louis Vuitton a ouvert les portes de sa fondation, le musée Picasso a ré-ouvert…
Laure Benacin
On trouve aussi de grandes expositions, extrêmement médiatisées et dont la portée va au delà de la simple ville de Paris. C’est le cas de Vélasquez ou de Koons, pour ne citer que les expositions de ce début d’année. Il faut avouer que nos activités sont quelque part aussi un peu tributaires des affiches et de la communication institutionnelle autour de ces grandes expositions. En tout cas à Paris on a la chance d’être nourris d’une programmation incroyablement riche.
Morgane Pfligersdorffer
Ce qui ne nous empêche pas de promouvoir aussi des artistes et des expositions un peu moins médiatisées. C’est vrai qu’on ne peut pas passer à côté des grandes expositions mais on tient à proposer aussi des redécouvertes de collections permanentes des musées ou des visites de musées plus petits comme par exemple la Maison Rouge. On propose aussi des parcours de galeries, des visites au Palais de Tokyo… Ces visites là nous distinguent un peu des autres agences et nous tiennent particulièrement à cœur parce que ce sont des endroits qu’on apprécie beaucoup et qu’on a envie de faire découvrir au monde entier.