Q : Quelle sont selon vous les particularités de votre festival de photographie?
A.S. : Notre plus grande originalité vient sans doute du fait que nous soyons producteur de tous les sujets que nous présentons. Nous n’avons pas créé un énième festival de photographie pour montrer des photos qui ont déjà été présentées plusieurs fois ailleurs. Dès le départ, notre objectif était de rassembler de nouvelles ressources pour pouvoir produire des contenus originaux. Par la suite, Franck et moi avons fait le choix volontaire de ne pas thématiser le festival. Ce n’est par exemple pas parce que nous sommes à Saint-Brieuc que nous devions devenir un festival sur le thème de la mer. Ce que nous voulons, c’est présenter le monde et le raconter de différentes manières, en variant les formes de narration. On souhaite aussi à prouver qu’il existe dans le monde des histoires à raconter qui ne sont pas obligatoirement des histoires dramatiques. L’idée est vraiment de montrer le monde dans sa complexité et dans sa grande diversité.
Q : Pourquoi Saint-Brieuc ?
A.S. :
Parce que je vis à Saint-Brieuc et que je suis breton. Ça c’est le côté affectif. Mais c’est aussi parce que la première collaboration avec Franck s’est faite il y a 10 ans à Saint-Brieuc, avec des partenaires locaux et des projets nés à Saint-Brieuc. Il y a en fait une réalité d’écosystème et d’inspiration qui fonctionne bien à Saint-Brieuc et en Bretagne. Au moment de créer le festival, des entrepreneurs me soutenaient déjà sur d’autres projets. Il me paraissait simple et évident de leur demander si une collaboration sur ce type de projet les intéressait. Le festival devait permettre de transformer et de produire de l’information. Il fallait aussi répondre à des problématiques locales qui sont des problématiques en terme de carence d’image, de place pour animer un territoire et créer des événements culturels ambitieux. Tout est plus simple à mettre en place quand on a un réseau politique, des élus qui comprennent et qui nous écoutent. J’appuie sur un point pour moi très important : nous ne sommes pas un événement qui arrive de Paris pour s’installer en province, nous sommes un événement qui a été pensé et conçu à Saint-Brieuc. Et puis Franck et moi arrivons à démultiplier nos outils. Moi j’ai le réseau, lui a le talent qui fait que les entreprises nous croient et nous soutiennent. D’ailleurs, je commence à entendre des gens affirmer que c’est parce qu’il est en Bretagne que le festival est un si grand succès.
F.V.
Les premiers événements que nous avons monté étaient des expositions sur les Bishnois dans le métro, en 2011 et 2012. Nous devions trouver des partenaires financiers. Nous avons réussi à créer un partenariat avec la ville de Saint-Brieuc Agglomération. La première véritable exposition sur les Bishnois a vu le jour à la Maison de la Baie. Au départ, elle devait durer deux mois mais elle a été prolongée de six. C’est ce qui a permis aux élus de comprendre l’importance de la photo pour la population. L’exposition a reçu un excellent accueil et un grand nombre de visiteurs.
Q : Comment sélectionnez-vous les artistes participant à chaque édition ?
A.S. : Nous lançons un appel à projet. Les photographes du monde entier nous envoient leur synopsis. Nous avons à peu près 250 candidatures par an. Les synopsis sont ensuite étudiés et classées sur les conseils de notre directeur artistique. Pour la décision finale, une commission de sélection est réunie. Les jurys identifient les histoires qui les intéressent et évaluent la capacité des artistes à pouvoir les mettre en image. Bien sûr, nous regardons aussi le budget et cherchons à équilibrer la programmation globale. Nous choisissons une dizaine de sujets par an.
A.S. : Notre plus grande originalité vient sans doute du fait que nous soyons producteur de tous les sujets que nous présentons. Nous n’avons pas créé un énième festival de photographie pour montrer des photos qui ont déjà été présentées plusieurs fois ailleurs. Dès le départ, notre objectif était de rassembler de nouvelles ressources pour pouvoir produire des contenus originaux. Par la suite, Franck et moi avons fait le choix volontaire de ne pas thématiser le festival. Ce n’est par exemple pas parce que nous sommes à Saint-Brieuc que nous devions devenir un festival sur le thème de la mer. Ce que nous voulons, c’est présenter le monde et le raconter de différentes manières, en variant les formes de narration. On souhaite aussi à prouver qu’il existe dans le monde des histoires à raconter qui ne sont pas obligatoirement des histoires dramatiques. L’idée est vraiment de montrer le monde dans sa complexité et dans sa grande diversité.
Q : Pourquoi Saint-Brieuc ?
A.S. :
Parce que je vis à Saint-Brieuc et que je suis breton. Ça c’est le côté affectif. Mais c’est aussi parce que la première collaboration avec Franck s’est faite il y a 10 ans à Saint-Brieuc, avec des partenaires locaux et des projets nés à Saint-Brieuc. Il y a en fait une réalité d’écosystème et d’inspiration qui fonctionne bien à Saint-Brieuc et en Bretagne. Au moment de créer le festival, des entrepreneurs me soutenaient déjà sur d’autres projets. Il me paraissait simple et évident de leur demander si une collaboration sur ce type de projet les intéressait. Le festival devait permettre de transformer et de produire de l’information. Il fallait aussi répondre à des problématiques locales qui sont des problématiques en terme de carence d’image, de place pour animer un territoire et créer des événements culturels ambitieux. Tout est plus simple à mettre en place quand on a un réseau politique, des élus qui comprennent et qui nous écoutent. J’appuie sur un point pour moi très important : nous ne sommes pas un événement qui arrive de Paris pour s’installer en province, nous sommes un événement qui a été pensé et conçu à Saint-Brieuc. Et puis Franck et moi arrivons à démultiplier nos outils. Moi j’ai le réseau, lui a le talent qui fait que les entreprises nous croient et nous soutiennent. D’ailleurs, je commence à entendre des gens affirmer que c’est parce qu’il est en Bretagne que le festival est un si grand succès.
F.V.
Les premiers événements que nous avons monté étaient des expositions sur les Bishnois dans le métro, en 2011 et 2012. Nous devions trouver des partenaires financiers. Nous avons réussi à créer un partenariat avec la ville de Saint-Brieuc Agglomération. La première véritable exposition sur les Bishnois a vu le jour à la Maison de la Baie. Au départ, elle devait durer deux mois mais elle a été prolongée de six. C’est ce qui a permis aux élus de comprendre l’importance de la photo pour la population. L’exposition a reçu un excellent accueil et un grand nombre de visiteurs.
Q : Comment sélectionnez-vous les artistes participant à chaque édition ?
A.S. : Nous lançons un appel à projet. Les photographes du monde entier nous envoient leur synopsis. Nous avons à peu près 250 candidatures par an. Les synopsis sont ensuite étudiés et classées sur les conseils de notre directeur artistique. Pour la décision finale, une commission de sélection est réunie. Les jurys identifient les histoires qui les intéressent et évaluent la capacité des artistes à pouvoir les mettre en image. Bien sûr, nous regardons aussi le budget et cherchons à équilibrer la programmation globale. Nous choisissons une dizaine de sujets par an.
Q : Pourriez-vous nous dire qui finance les sujets photo et qui finance la production des expositions ?
A.S. : Les reportages sont entièrement financés par nos mécènes, des entreprises privées. Les tirages sont cofinancés. Certains sont financés par des organismes publics, d’autres par des entreprises privées. Tout ce qui est exposé sur le festival est financé par des entreprises privées et les actions événementielles sont soutenues par les organismes publics. Nous sommes sur un budget global d’environ 265 000 euros dont 150 000 euros d’argent public.
Q : Sur votre site, j’ai constaté une progression du nombre d’entreprises privées participant au fond de dotation. Pourriez-vous nous en parler ?
A.S. : Nous sommes un peu à la limite de notre capacité de mobiliser des fonds. C’est quelque chose qui prend beaucoup de temps, il ne suffit pas d’aller lever des fonds, il faut ensuite pouvoir animer les partenariats établis. Aujourd’hui, nous avons une quarantaine de partenaires mais notre équipe est en nombre réduit. C’est le maximum que nous puissions faire. Pour pouvoir nous développer encore, il faudrait que nous engagions un commercial. Nous avons un important noyau de soutiens fidèles auxquels s’ajoutent tous les ans 5 ou 6 nouveaux partenaires. Nous sommes maintenant dans une logique de stabilisation du nombre de partenariats. Pour vous donner quelques chiffres, nos partenaires nous soutiennent à hauteur de 3000 à 15 000 euros chacun.
Q : L’objectif du festival est de produire et d’exposer des images. Envisagez-vous aussi de vendre des tirages ?
A.S. : Pour l’instant nous nous positionnons sur de la production : trouver des contenus et trouver les ressources nécessaires à leur production. Nous souhaitons permettre au plus grand nombre de personnes d’avoir accès à ces contenus. C’est ce qui explique que nos expositions soient entièrement gratuites. Mais il est vrai que nous souhaiterions aussi pouvoir commercialiser des tirages. Nous sommes déjà producteurs de nos sujets et nous devons maximiser nos ressources. Pour que nos activités perdurent, il est important de rentabiliser nos investissements. Il y a aujourd’hui un véritable marché pour la vente de tirages. Nous croyons à la valeur du travail des photographes, lui donner une valeur économique c’est un peu le « récompenser». La question que nous posons est la suivante: quelle est la vie d’un projet après sa production ? Il faut beaucoup de créativité pour donner de la valeur économique à un projet. Dans le cadre du festival de cette année nous proposons un « Marathon créatif ». Il s’agit d’un week-end de brainstorming autour d’une question : comment diffuser massivement de l’information de qualité de manière pérenne et grâce à quel modèle économique ? Ce brainstorming sera divisé en 3 ateliers. Un premier atelier sera dédié aux moyens de diffusion. Un autre atelier se consacrera aux modèles économiques et aux marchés de la photographie. Le troisième traitera de la commercialisation du métier de photographe.
Q : Pouvez-vous nous parler du festival « Off » ?
A.S. : Le Festival Off a été lancé l’an dernier. Cette année, il est repris par l’association de bénévoles du festival Photoreporter. C’est une très grande satisfaction pour nous, une preuve de l’intérêt et de l’engagement du public et des professionnels de Saint-Brieuc vis-à-vis de la photographie. Nous organisons plus de 30 expositions en section Off dans toute la ville. Il y a ici une véritable réalité socio-culturelle de la photographie. Plusieurs associations de photographes amateurs existent déjà, nous servons un peu de catalyseur de cet écosystème.
Q : Suivez-vous la production des photojournalistes asiatiques ? Qu’en pensez-vous ?
A.S. : Pas spécifiquement, pour rester le plus ouverts possible à l’ensemble des projets qui nous parviennent, nous ne les sélectionnons pas sur critères de pays ou de genre. La sélection se fait seulement sur la qualité des récits et la possibilité de les retranscrire en image. Lors de la première édition du festival, nous avons travaillé avec ZENG Yan. Son reportage a marqué les esprits parce qu’il cassait les codes de la narration. Ça nous a poussé à chercher plus loin, à vouloir dépasser ce qu’on connaît déjà de la photographie. Je sais qu’il y a un grand foisonnement en Chine où les photographes et les associations sont particulièrement nombreux. Je pense que la Chine est une terre d’inspiration et que la production d’image y est de plus en plus fertile.
F.V. : L’année dernière nous avons reçu une délégation chinoise, l’association IPA. L’un de leur photographe a présenté une exposition sur le thème du « mariage à la chinoise. »
A.S. : L’exposition avait bien marché auprès de nos différents publics. Pas seulement grâce à sa qualité, surtout parce qu’il s’en dégageait une étonnante spontanéité.
Alexandre SOLACOLU est le directeur du festival, Franck Vogel est le Président d’honneur. Ils sont co-fondateurs du festival Photoreporter.
A.S. : Les reportages sont entièrement financés par nos mécènes, des entreprises privées. Les tirages sont cofinancés. Certains sont financés par des organismes publics, d’autres par des entreprises privées. Tout ce qui est exposé sur le festival est financé par des entreprises privées et les actions événementielles sont soutenues par les organismes publics. Nous sommes sur un budget global d’environ 265 000 euros dont 150 000 euros d’argent public.
Q : Sur votre site, j’ai constaté une progression du nombre d’entreprises privées participant au fond de dotation. Pourriez-vous nous en parler ?
A.S. : Nous sommes un peu à la limite de notre capacité de mobiliser des fonds. C’est quelque chose qui prend beaucoup de temps, il ne suffit pas d’aller lever des fonds, il faut ensuite pouvoir animer les partenariats établis. Aujourd’hui, nous avons une quarantaine de partenaires mais notre équipe est en nombre réduit. C’est le maximum que nous puissions faire. Pour pouvoir nous développer encore, il faudrait que nous engagions un commercial. Nous avons un important noyau de soutiens fidèles auxquels s’ajoutent tous les ans 5 ou 6 nouveaux partenaires. Nous sommes maintenant dans une logique de stabilisation du nombre de partenariats. Pour vous donner quelques chiffres, nos partenaires nous soutiennent à hauteur de 3000 à 15 000 euros chacun.
Q : L’objectif du festival est de produire et d’exposer des images. Envisagez-vous aussi de vendre des tirages ?
A.S. : Pour l’instant nous nous positionnons sur de la production : trouver des contenus et trouver les ressources nécessaires à leur production. Nous souhaitons permettre au plus grand nombre de personnes d’avoir accès à ces contenus. C’est ce qui explique que nos expositions soient entièrement gratuites. Mais il est vrai que nous souhaiterions aussi pouvoir commercialiser des tirages. Nous sommes déjà producteurs de nos sujets et nous devons maximiser nos ressources. Pour que nos activités perdurent, il est important de rentabiliser nos investissements. Il y a aujourd’hui un véritable marché pour la vente de tirages. Nous croyons à la valeur du travail des photographes, lui donner une valeur économique c’est un peu le « récompenser». La question que nous posons est la suivante: quelle est la vie d’un projet après sa production ? Il faut beaucoup de créativité pour donner de la valeur économique à un projet. Dans le cadre du festival de cette année nous proposons un « Marathon créatif ». Il s’agit d’un week-end de brainstorming autour d’une question : comment diffuser massivement de l’information de qualité de manière pérenne et grâce à quel modèle économique ? Ce brainstorming sera divisé en 3 ateliers. Un premier atelier sera dédié aux moyens de diffusion. Un autre atelier se consacrera aux modèles économiques et aux marchés de la photographie. Le troisième traitera de la commercialisation du métier de photographe.
Q : Pouvez-vous nous parler du festival « Off » ?
A.S. : Le Festival Off a été lancé l’an dernier. Cette année, il est repris par l’association de bénévoles du festival Photoreporter. C’est une très grande satisfaction pour nous, une preuve de l’intérêt et de l’engagement du public et des professionnels de Saint-Brieuc vis-à-vis de la photographie. Nous organisons plus de 30 expositions en section Off dans toute la ville. Il y a ici une véritable réalité socio-culturelle de la photographie. Plusieurs associations de photographes amateurs existent déjà, nous servons un peu de catalyseur de cet écosystème.
Q : Suivez-vous la production des photojournalistes asiatiques ? Qu’en pensez-vous ?
A.S. : Pas spécifiquement, pour rester le plus ouverts possible à l’ensemble des projets qui nous parviennent, nous ne les sélectionnons pas sur critères de pays ou de genre. La sélection se fait seulement sur la qualité des récits et la possibilité de les retranscrire en image. Lors de la première édition du festival, nous avons travaillé avec ZENG Yan. Son reportage a marqué les esprits parce qu’il cassait les codes de la narration. Ça nous a poussé à chercher plus loin, à vouloir dépasser ce qu’on connaît déjà de la photographie. Je sais qu’il y a un grand foisonnement en Chine où les photographes et les associations sont particulièrement nombreux. Je pense que la Chine est une terre d’inspiration et que la production d’image y est de plus en plus fertile.
F.V. : L’année dernière nous avons reçu une délégation chinoise, l’association IPA. L’un de leur photographe a présenté une exposition sur le thème du « mariage à la chinoise. »
A.S. : L’exposition avait bien marché auprès de nos différents publics. Pas seulement grâce à sa qualité, surtout parce qu’il s’en dégageait une étonnante spontanéité.
Alexandre SOLACOLU est le directeur du festival, Franck Vogel est le Président d’honneur. Ils sont co-fondateurs du festival Photoreporter.